6 septembre 2006
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Nous interrompons un moment notre périple le long de l'Irrawaddy car d'autres articles se bousculent au portillon. Aujourd'hui nous ouvrons nos pages à Bruno. Mais assez de bla-bla, je vous laisse découvrir son reportage. Eddy |
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Jouissant d’un climat équatorial humide, le Sud-est asiatique possède une flore particulièrement riche et diversifiée. La faune n’est pas en reste et profite de cette biodiversité pour s’exprimer tout autant. Mammifères, oiseaux et reptiles trouvent, sous ses climats, des conditions favorables à leur développement, sans oublier les insectes qui sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires.
Dans des pays où l’urbanisation n’a pas encore un impact aussi désastreux que celui des pays industrialisés, les vastes forêts vierges attirent les entomologistes – personnes qui étudient les insectes –nombreux en Europe, aux USA et au Japon. La Thaïlande, la Malaisie et surtout l’Indonésie, de par sa géographie, sont les principaux états réputés pour leur richesse en insectes. |
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Ayant un rapport beaucoup plus étroit avec le nature, les asiatiques connaissent mieux leur environnement que nous, européens. De plus, ayant pris conscience de l’intérêt porté pour les insectes par les héritiers de Darwin et de Buffon, c’est tout naturellement qu’ils sont devenus, à leur tour, chasseurs, trouvant ainsi un moyen de subvenir à leurs besoins quotidiens.
L’organisation de ce réseau reste relativement simple. Les paysans et les cultivateurs travaillent tous les jours de l’année dans leur plantation, proches des biotopes naturels encore assez préservés. Leurs cultures attirent les insectes phytophages ravageurs ou servent de refuges à de nombreuses bestioles. Il suffit que dans le village, une personne ait pris conscience qu’un insecte peut être une source de revenu complémentaire à son activité, pour que tout le village se mette en quête de ces précieux animaux. Une personne possédant un véhicule se charge alors de rassembler les captures, de les conditionner et de les transmettre à un marchand ayant pignon sur rue dans le pays. Ce dernier honorera les commandes passées par des entomologistes de tous horizons. Le développement récent d’Internet permet de mettre en relation directement les marchands et les entomologistes, court-circuitant ainsi les autres revendeurs européens. |
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Les collecteurs à la base ne touche que quelques centaines de rupiahs, l’équivalent des centimes d’euros pour un insecte, versé par la personne qui rassemble les insectes. Celui-ci va en tirer un bénéfice beaucoup plus important, multipliant aisément par 2 à 3 son prix de vente par rapport à ce qui a été versé aux paysans. Mais c’est à l’étape suivante que l’on constate une envolée des prix. Nous avons maintenant à faire à des personnes ayant des connaissances suffisantes pour mettre un nom sur la plupart des insectes qui passent entre leurs mains. Cette détermination leur permet de vendre à l’unité les insectes alors que le négoce se faisait précédemment que par lot. Prenant conscience de la rareté de certaines espèces, donc de leur valeur, les pris s’envolent sensiblement. Le prix d’un insecte est donc variable et fluctue en fonction de l’offre et de la demande. |
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Un insecte rarement collecté, parti des mains du paysan indonésien pour une modeste somme de 50 centimes d’euros, le même insecte sera vendu dans les bourses entomologiques internationales, pour plusieurs dizaines d’euros….. |
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Conscients de cette dérive, certains entomologistes préfèrent faire le voyage pour collecter directement ou pour acheter, à bas prix, auprès des gens de la terre ou des petits collecteurs, les animaux convoités. Hormis le fait d’enrichir nos collections et nos connaissances scientifiques sur cette faune, être en contact avec la population locale permet un échange culturel incomparable. N’est ce pas une forme de commerce équitable que d’acheter directement aux ‘producteurs’ et de s’entourer d’autochtones qui nous guideront pendant plusieurs semaines durant notre voyage ?
Pour ma part, c’est une formule que je privilégie, même si le résultat d’une expédition n’est pas assuré et même si cela comporte de nombreux risques. Les souvenirs restent impérissables surtout lorsque l’on prend le temps de les rédiger. |
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Si vous désirez publier un reportage dans cette rubrique, envoyez-nous votre texte et vos images à l'état brut...nous nous chargeons de la mise en page. N'hésitez pas à nous faire partager vos expériences de voyage.
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Published by Vero et Eddy
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